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Crédit immobilier : à quoi faut-il s’attendre pour la rentrée ?

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Crédit immobilier : à quoi faut-il s’attendre pour la rentrée ?

Actualités
Publié le 20/08/2023 - Mis à jour le 22/09/2023

La saison estivale est souvent synonyme de pose dans les projets, notamment immobiliers. Mais la rentrée approche et c’est le moment de faire le point sur les taux d’intérêts et les crédits immobiliers. Bien que la progression des taux soit plus lente, la tendance haussière persiste et risque bien d’atteindre 4% (hors assurance et frais) d’ici la fin de l’été.

Augmentation du taux d’usure : Quelles conséquences ?

Les taux d'usure continuent de monter en flèche. La banque de France a de nouveau rehaussé les taux d'usure au 1er août 2023, marquant ainsi le septième mois consécutif de cette tendance. D'après les données du nouveau calcul révélées au Journal officiel le 27 juillet dernier, le taux d'usure a grimpé à 5,33% pour les prêts sur 20 ans, contre 5,09% le mois précédent.

Le taux d'usure ne cesse de franchir la barre symbolique des 5%, un niveau qui n'avait pas été atteint depuis 2012. Dans le contexte d'une politique plus générale de revalorisation mensuelle des taux d'usure, cette hausse exceptionnelle a débuté le 1er février dernier et devait initialement prendre fin au 1er juillet 2023. Cependant, le gouvernement a décidé de la prolonger jusqu'à la fin de l'année. Cette initiative vise à re-dynamiser le marché du crédit, affaibli par l'inflation due à la guerre en Ukraine.   Rappelons que le taux d'usure représente le taux d'intérêt maximal que les établissements de crédit peuvent appliquer lorsqu'ils octroient un prêt. Avec la mise en place de la mensualisation des taux d'usure, les banques sont   moins réticentes à prêter de l'argent.

Cependant, cette mesure entraîne automatiquement une hausse du coût des emprunts pour les emprunteurs.

Un meilleur environnement d'emprunt en fin d'année 2023 ?

La demande de crédit immobilier n'est pas près de s'accroître immédiatement. En effet, un marché immobilier à deux vitesses est en train de se dessiner. « Les ménages à faible revenu investissent peu dans l'immobilier. L'achat de biens immobiliers par des propriétaires multiples peut retarder l'ajustement des prix et donc l'accès à la propriété des primo-accédants, y compris ceux de la classe moyenne. En revanche, la hausse des taux n'affecte pas les ménages déjà endettés à taux fixe », explique Agnès Benassy-Quéré, sous-gouverneur de la banque de France.

Selon elle, les ménages ont un choix à faire : « Soit ils acceptent d'acheter un logement plus petit que prévu et réduisent leurs autres dépenses, notamment alimentaires, ce qui pourrait faire baisser l'inflation, soit ils reportent leur projet immobilier », ajoute Agnès Benassy-Quéré. La banque, qui estime que la baisse de la demande est davantage liée à la hausse des taux de crédit qu'aux nouvelles contraintes imposées aux emprunteurs, reste vigilante quant à l'endettement des ménages. « La part du crédit immobilier dans le total des crédits bancaires est passée de 60% au début des années 90 à 83% aujourd’hui », affirme Agnès Benassy-Quéré. De plus, un tiers des ménages ont un crédit immobilier, selon l'Insee (données de 2019), contre 27% pour un crédit à la consommation et 11% cumulent les deux. Pour éviter une « surchauffe » du marché, les autorités financières ont plafonné depuis plus de deux ans le taux d'endettement à 35% des revenus. Cette règle continue de bloquer des milliers de dossiers de prêts portés par des emprunteurs pourtant solvables.

Toutefois, l’augmentation des taux permet aux banques de regagner leurs marges. En d'autres termes, elles pourront à nouveau réaliser des bénéfices en accordant des prêts aux particuliers. Selon la spécialiste Maël Bernier, de Meilleurtaux.com, certaines banques nationales, ayant précédemment quitté le marché, pourraient y faire un retour en septembre, une fois leurs marges reconstituées grâce à l'augmentation des taux de crédit. "La Société Générale a pris en compte le coût de sa politique « zéro crédit » et envisage de recommencer à prêter," confirme un expert immobilier. Par conséquent, la tension devrait diminuer au fur et à mesure que les taux atteignent un niveau acceptable pour les banques.