A partir du premier octobre 2016, le patrimoine des ménages sera pris en compte dans le calcul des Aides Personnalisées au Logement. Au-delà de 30 000 euros, ces dernières diminueront progressivement. Mais comment cette mesure va-t-elle impacter le marché de la location? 

Si vous êtes locataire et que vous bénéficiez des APL, celles-ci pourraient bientôt baisser. En effet, un décret prévoit leur diminution pour les ménages dont le patrimoine est supérieur à 30 000 euros. A noter que ce plafond prend en compte les livrets d'épargne défiscalisés tels que le Livret A, le LDD le LEP… Pour rappel, jusqu’à présent, les aides au logement étaient calculées uniquement en fonction de la composition de la famille et des revenus imposables.

« Même si l’on peut comprendre le besoin d’économies par les temps qui courent, la mesure reste incomprise », regrette Fabrice Abraham, directeur général du réseau Guy Hoquet. En effet certains estiment que les plus lésés sont ceux qui en ont le plus besoin tandis que d’autres craignent un détournement de ces livrets qui contribuent à financer le logement social.

Mais nous avons aussi voulu savoir comment cette mesure allait impacter le marché de la location. En interrogeant une spécialiste, Sing Nazaretian, de l’agence immobilière Guy Hoquet de Saint-Martin d’Hères.

« On risque de faire face à plus d’impayés, craint-elle. Du moins durant les premiers mois, le temps que les locataires intègrent ce changement dans leur budget ». D’ailleurs au sein de l’agence, la spécialiste explique que « nous les aidons à faire des simulations sur le site de la CAF pour savoir ce qu’ils pourront toucher. »

Autre impact possible : « la baisse de certains loyers, prévoit Sing Nazaretian. En tout cas nous devrons certainement expliquer aux propriétaires que le pouvoir d’achat des locataires ayant baissé, il faudra revoir les prix à la baisse ou les prestations à la hausse. »

Et enfin, la spécialiste de la location prévoit également un report vers le marché de la transaction : « entre le gain de pouvoir d’achat grâce à la baisse des taux et la diminution des aides, il est fort probable que ceux qui se posaient la question sautent le pas. »