Société Civile Immobilière (SCI)

Société Civile Immobilière (SCI)

La SCI : une solution sur mesure pour investir à plusieurs dans l'immobilier

Vous souhaitez acheter un bien immobilier à plusieurs, en famille ou entre amis ? La SCI (Société Civile Immobilière) est peut-être la solution qu'il vous faut ! Ce montage juridique permet de détenir et gérer un patrimoine immobilier à plusieurs, tout en optimisant la transmission et la fiscalité. Mais comment ça marche exactement ? Quelles sont les étapes pour créer une SCI ? Et surtout, est-ce le bon choix pour votre projet ? Guy Hoquet vous guide.

Qu'est-ce qu'une SCI ? 

Une Société Civile Immobilière (SCI) est une structure juridique qui permet à plusieurs personnes (les associés) de détenir et gérer ensemble un ou plusieurs biens immobiliers.

C'est une forme de société "civile", par opposition aux sociétés "commerciales" comme la SARL ou la SAS.

L'objet d'une SCI est principalement d'acquérir, construire, détenir et gérer des immeubles, en vue de les louer ou de les mettre à disposition de ses associés. Elle peut aussi avoir pour but de transmettre un patrimoine immobilier familial ou de réaliser une opération ponctuelle (achat, vente, promotion...).
Le fonctionnement d'une Société Civile Immobilière est assez souple et peut s'adapter aux besoins de chaque projet. Les principales caractéristiques sont :

  • Un nombre d'associés minimum de 2 (pas de maximum)  
  • Un capital social librement fixé par les associés, à partir de 1 €
  • Des parts sociales librement réparties entre les associés 
  • Une responsabilité limitée des associés à hauteur de leurs apports 
  • Une fiscalité "transparente" : les revenus sont imposés directement au nom des associés 
  • Une gestion assurée par un ou plusieurs gérants, eux-mêmes associés ou non

Pour créer une Société Civile Immobilière, il faut rédiger des statuts (de préférence avec l'aide d'un notaire ou d'un avocat), puis les faire enregistrer au greffe du tribunal. La Société Civile Immobilière doit aussi s'immatriculer au RCS (Registre du Commerce et des Sociétés) et obtenir un numéro SIREN.

Une fois créée, la SCI fonctionne comme une mini-entreprise, avec une comptabilité, une assemblée générale annuelle, des décisions collectives à prendre... Mais sa gestion reste assez légère par rapport à d'autres formes de société.

Les avantages d'acheter en SCI

Investir dans l'immobilier via une Société Civile Immobilière présente de nombreux avantages, notamment quand on souhaite acheter à plusieurs. Cela permet de :

  • Mutualiser les apportspour financer un bien plus cher ou plus grand
  • Répartir les frais d'achat (droits de mutation, frais de notaire...) et de gestion (travaux, charges...)
  • Faciliter l'obtention d'un prêt grâce à la mise en commun des revenus et garanties
  • Protéger son patrimoine personnelen cas de défaillance d'un associé ou de litige avec un tiers
  • Optimiser la transmission du bienen évitant l'indivision successorale
  • Bénéficier d'une fiscalité avantageuse, notamment en cas de revente ou de donation

Par exemple, Sophie et Julien, un jeune couple, souhaitent acheter leur premier appartement. Mais avec leurs seuls revenus, ils peinent à obtenir un prêt suffisant. En créant une SCI familiale avec les parents de Sophie, qui apportent 30% du prix, ils peuvent concrétiser leur projet et devenir propriétaires plus rapidement. Et grâce à la SCI, chacun garde la maîtrise de ses parts et peut les transmettre librement à ses enfants.

Autre exemple : trois amis souhaitent acheter ensemble une maison de vacances à la mer. Plutôt que d'être en indivision, ils créent une SCI dont ils détiennent chacun un tiers des parts. Cela leur permet de définir clairement les règles d'occupation et d'entretien du bien, et d'éviter les conflits en cas de mésentente ou de sortie d'un associé.

Comme on le voit, la SCI est un outil "couteau-suisse" qui permet de s'adapter à de nombreuses situations patrimoniales et familiales. Mais attention, elle ne convient pas à tous les projets !

Les limites et contraintes de la SCI

Avant de se lancer dans la création d'une Société Civile Immobilière, il faut bien en mesurer les contraintes et les limites.

Tout d'abord, une SCI implique une gestion plus complexe qu'une simple indivision. Il faut tenir une comptabilité (même simplifiée), déclarer les revenus fonciers, répartir les bénéfices ou les pertes entre associés... Cela demande un minimum de rigueur et de formalisme, même si on peut se faire aider par un expert-comptable. 

Ensuite, les décisions importantes (achat, vente, travaux...) doivent être prises à la majorité des associés, selon les règles fixées dans les statuts. Cela peut ralentir certains projets ou générer des blocages en cas de désaccord.

Par ailleurs, si la Société Civile Immobilière facilite la transmission du patrimoine, elle ne dispense pas de payer des droits de donation ou de succession, qui peuvent être élevés. Il faut donc bien anticiper la fiscalité de la transmission. Enfin, la SCI n'est pas toujours la structure la plus adaptée pour optimiser la fiscalité des revenus fonciers. Selon les cas, il peut être plus intéressant de louer en direct ou via une société à l'IS (impôt sur les sociétés) comme une SARL ou une SAS.

Par exemple, Paul et Marie, qui sont mariés, veulent acheter un appartement pour le louer. Leur comptable leur déconseille de passer par une Société Civile Immobilière, car cela leur ferait perdre l'abattement de 30% sur les loyers pour un gain fiscal limité. Mieux vaut acheter en propre et louer en leur nom. 

Autre exemple : une famille souhaite transmettre un immeuble de rapport à la prochaine génération. Le notaire alerte sur le coût fiscal d'une donation en direct des parts de SCI. Il propose plutôt d'apporter l'immeuble à une société à l'IS, puis de donner les titres, ce qui permet de purger la plus-value latente à moindre coût.

Comme on le voit, le choix de créer ou non une SCI dépend de nombreux paramètres qu'il faut étudier au cas par cas : situation familiale, objectif patrimonial, horizon de détention, rentabilité locative... D'où l'importance de se faire bien conseiller avant de se lancer !

Guy Hoquet répond aux questions les plus fréquentes sur la SCI

Les frais de création d'une SCI se limitent généralement aux honoraires du rédacteur des statuts (notaire, avocat, juriste) et aux frais d'enregistrement au greffe (environ 200 €).
Comptez entre 1 000 et 2 000 € au total, sauf cas particulier. Ces coûts sont sujet à modification. Veuillez vous renseigner.
Non, le capital social d'une SCI est librement fixé par les associés, à partir de 1 €. Mais dans les faits, il est préférable d'avoir un capital minimum de quelques milliers d'euros, ne serait-ce que pour ouvrir un compte bancaire professionnel.
Oui, une Société Civile Immobilière peut souscrire un emprunt pour financer l'achat d'un bien immobilier. Ce sont souvent les associés qui se portent cautions solidaires du prêt, voire qui l'apportent en "compte courant d'associé. 
Les revenus d'une Société Civile Immobilière (loyers, plus-values) sont imposés au nom de chaque associé, au prorata de ses parts. Pour les loyers, le régime applicable est celui des revenus fonciers (micro-foncier ou réel). Pour les plus-values, le régime dépend de la durée de détention et de la qualité du vendeur (particulier ou professionnel).
Oui, les parts d'une Société Civile Immobilière sont cessibles, selon les règles fixées dans les statuts (agrément des associés, droit de préemption...). La vente peut se faire à un autre associé ou à un tiers, de gré à gré ou chez un notaire. Elle génère une plus-value taxable dans certains cas.

L’essentiel à retenir

  • Définir son projet et ses objectifs (achat, gestion, transmission...) 
  • Choisir ses associés et répartir le capital social 
  • Rédiger des statuts adaptés et les faire enregistrer  
  • Ouvrirun compte bancaire dédié et déposer le capital initial 
  • Acheter le bien immobilier etgérer ou faire gérer la SCI dans la durée

En suivant ces étapes et en se faisant bien accompagner, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour réussir votre investissement immobilier en Société Civile Immobilière. La clé, c'est d'avoir un projet clair et partagé avec ses associés, et de respecter les règles de fonctionnement et de gouvernance tout au long de la vie de la société. Avec une bonne dose de rigueur et d'anticipation, votre SCI vous permettra de constituer et de gérer sereinement votre patrimoine immobilier !

Allez plus loin sur ce sujet

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La Société Civile Immobilière, bien plus qu'une simple structure juridique, s'affirme comme un outil polyvalent de gestion et d'optimisation patrimoniale. En approfondissant ces thématiques connexes, vous saisirez toute la portée de cette option et son potentiel pour façonner votre stratégie immobilière à long terme.