Indemnité d'immobilisation

Indemnité d'immobilisation

L'indemnité d'immobilisation : une avance pour réserver un bien immobilier 

Vous avez enfin trouvé la maison de vos rêves mais vous avez besoin d'un peu de temps pour boucler votre financement ? Ou au contraire, vous avez un coup de cœur pour un appartement et vous voulez vous assurer qu'il ne vous échappe pas ? C'est là qu'intervient l'indemnité d'immobilisation, aussi appelée "indemnité de réservation". Ce dispositif permet à l'acquéreur de "bloquer" le bien convoité pendant une durée limitée, en contrepartie d'une somme d'argent versée au vendeur. Une sorte de garantie mutuelle !  

Mais comment fonctionne exactement cette indemnité ? Quand est-elle versée et pour quelle durée ? Que se passe-t-il si la vente se concrétise ou au contraire si elle capote ? Quelles précautions prendre avant de s'engager ? Et quelles sont les différences avec les arrhes ?  

Guy Hoquet vous renseigne sur ce coup de pouce souvent utile dans un marché tendu !

Définition et cadre juridique de l'indemnité d'immobilisation 

L'indemnité d'immobilisation est une somme d'argent versée par l'acquéreur potentiel d'un bien immobilier au vendeur, en contrepartie d'une promesse unilatérale de vente (PUV) par ce dernier. Elle a pour but de "réserver" le bien pendant une durée déterminée, le temps pour l'acquéreur de finaliser son projet (obtention d'un prêt, vente d'un autre bien...). Plus précisément, l'indemnité d'immobilisation s'inscrit dans le cadre d'une promesse unilatérale de vente (PUV), par laquelle le vendeur s'engage à vendre son bien à l'acquéreur à des conditions définies (prix, délai, conditions suspensives...), tandis que l'acquéreur reste libre de lever ou non l'option d'achat. 

Cette PUV donne lieu à la signature d'un avant-contrat qui comporte généralement les clauses suivantes : 

⚈  La désignation précise du bien (adresse, surface, état, équipements...)

⚈  Le prix de vente convenu et ses modalités de paiement 

⚈  Le montant de l'indemnité d'immobilisation (5 à 10% du prix en général) 

⚈  La durée de validité de la promesse (3 à 6 mois maximum) 

⚈  Les conditions suspensives (obtention d'un prêt, absence de servitude...) 

⚈. Les conséquences de la levée ou non de l'option par l'acquéreur 

Juridiquement, l'indemnité d'immobilisation relève des articles 1114 et suivants du Code civil sur les promesses unilatérales. Son versement ne constitue pas un engagement ferme d'acheter, contrairement aux arrhes. Elle n'est pas non plus un acompte sur le prix de vente. 

Son but est surtout de dissuader le vendeur de proposer le bien à d'autres acquéreurs pendant la durée de la promesse, et de l'indemniser du préjudice subi en cas de rétractation de l'acquéreur (immobilisation du bien, perte de chance de vendre...). 

Exemple : Julien a eu un coup de cœur sur une maison mais il doit d'abord vendre son appartement. Il signe une PUV avec le vendeur prévoyant une indemnité de 8000 € pour une durée de 3 mois. Cela lui laisse le temps de concrétiser la vente de son logement sans risquer de perdre la maison.

Définition et cadre juridique de l'indemnité d'immobilisation 

L'indemnité d'immobilisation intervient à un moment charnière du processus de vente immobilière : après la négociation du prix et des conditions de vente, mais avant la signature de l'acte authentique chez le notaire. Elle marque un premier engagement des parties, sans être aussi contraignante que des arrhes ou un compromis. 

Concrètement, l'indemnité est versée au moment de la signature de la promesse unilatérale de vente (PUV) par le vendeur. Son montant est librement fixé par les parties, mais il représente en général entre 5 et 10% du prix de vente. Il doit être suffisamment élevé pour manifester le sérieux de l'acquéreur, sans pour autant peser trop lourd en cas de renonciation. 

La somme est versée directement au vendeur ou sur un compte séquestre chez le notaire. Elle est accompagnée d'une PUV qui précise sa durée de validité (3 à 6 mois), ainsi que les conditions de la vente (prix, modalités de paiement, conditions suspensives...). Pendant toute la durée de la promesse, le vendeur ne peut plus proposer le bien à d'autres acquéreurs, ni le vendre à un tiers. En contrepartie, l'acquéreur s'engage à verser le prix convenu s'il lève l'option dans le délai imparti. 

Si l'acquéreur lève l'option dans les temps (en général par LRAR), la vente devient parfaite et les parties s'acheminent vers la signature de l'acte authentique. L'indemnité d'immobilisation est alors déduite du prix de vente. Elle s'apparente à un acompte. 

Si l'acquéreur renonce finalement à acheter, il perd l'indemnité d'immobilisation qui reste acquise au vendeur. Celui-ci retrouve sa liberté de vendre à qui il veut, aux conditions qu'il veut. L'indemnité compense le préjudice lié à l'immobilisation du bien. 

Si l'acquéreur ne se manifeste pas avant l'expiration du délai de la promesse, il est présumé avoir renoncé. L'indemnité là encore reste acquise au vendeur. 

Attention : la promesse doit avoir été régulièrement enregistrée auprès du service des impôts, et l'indemnité effectivement versée, pour pouvoir produire ses effets. À défaut, elle peut être annulée !

Définition et cadre juridique de l'indemnité d'immobilisation 

Verser une indemnité d'immobilisation est un engagement important qui ne doit pas se faire à la légère. Avant de sauter le pas, mieux vaut prendre quelques précautions : 

⚈  Vérifier la situation juridique du bien (titre de propriété, servitudes, hypothèques...) pour éviter les mauvaises surprises. Un notaire peut vous y aider. 

⚈  Visiter le bien plusieurs fois et faire établir un diagnostic technique (amiante, plomb, termites, DPE...) pour bien en connaître l'état. 

⚈  Négocier le montant de l'indemnité à la baisse (5% plutôt que 10%) si le marché est peu tendu ou si vous avez des doutes sur le bien. 

⚈  Prévoir des conditions suspensives dans la promesse (obtention du prêt, vente d'un autre bien...) pour pouvoir se rétracter sans perdre l'indemnité. 

⚈  Faire une simulation de financement avec sa banque pour s'assurer de sa capacité d'emprunt et monter un dossier béton. 

  Vérifier l'enregistrement de la promesse et le versement de l'indemnité auprès du notaire ou du service des impôts. 

En cas de doute ou de pression du vendeur, n'hésitez pas à consulter un professionnel (notaire, agent immobilier) qui saura vous conseiller sur l'opportunité et les modalités de l'indemnité. Mieux vaut perdre un peu de temps que de l'argent !

Les différences entre indemnité d'immobilisation et arrhes

L'indemnité d'immobilisation est souvent confondue avec les arrhes, car les deux dispositifs impliquent le versement d'une somme d'argent par l'acquéreur avant la vente. Pourtant, ils n'ont pas la même portée juridique : 

⚈  Les arrhes concrétisent un accord définitif entre le vendeur et l'acquéreur, qui s'engagent mutuellement à conclure la vente. Si l'un se rétracte, l'autre peut l'y forcer ou garder les arrhes versées (article 1590 du Code civil). 

⚈  L'indemnité d'immobilisation ne vaut engagement que du vendeur, l'acquéreur restant libre de lever ou non l'option. Si l'acquéreur se rétracte, il perd l'indemnité mais le vendeur ne peut pas le forcer à acheter. 

⚈  Les arrhes sont versées au moment de la signature d'un compromis de vente, qui vaut vente si les conditions suspensives se réalisent. L'indemnité intervient dès la promesse unilatérale de vente. 

⚈  Le montant des arrhes est souvent plus élevé que celui de l'indemnité (10 à 20% du prix contre 5 à 10%). 

Autre différence : depuis la loi ALUR de 2014, les promesses unilatérales de vente doivent être conclues par acte authentique (notarié) lorsqu'elles sont assorties d'une indemnité d'immobilisation. Un acte sous seing privé suffit pour un versement d'arrhes. 

Avant de vous engager, réfléchissez donc bien à ce qui vous convient le mieux selon votre situation et les caractéristiques du bien convoité !

Guy Hoquet répond à vos questions sur l'indemnité d'immobilisation 

Non, rien n'oblige le vendeur à demander une indemnité d'immobilisation, ni l'acquéreur à la verser s'il n'en a pas les moyens. C'est une faculté, pas une obligation. 
Cela reste une pratique courante dans les marchés tendus où les biens partent vite. Le vendeur cherche à se prémunir contre les acquéreurs peu sérieux. Mais si le bien est atypique ou difficile à vendre, mieux vaut l'éviter pour ne pas décourager les candidats ! Tout est affaire de contexte et de négociation. 
Non, sauf si la promesse de vente prévoit expressément cette possibilité. Mais c'est très rare car l'indemnité a justement pour but de dissuader l'acquéreur de se rétracter. Vous pouvez cependant insérer des conditions suspensives (prêt, vente d'un bien...) qui, si elles ne se réalisent pas, vous libèrent de votre engagement sans perdre l'indemnité. Le vendeur doit alors vous la restituer. D'où l'importance d'une rédaction minutieuse de la promesse, de préférence par un notaire ! 
Oui, l'indemnité d'immobilisation constitue un revenu imposable pour le vendeur l'année de son encaissement. Comme elle vient en déduction du prix de vente, elle s'ajoute à la plus- value immobilière taxable. 
Deux cas peuvent se présenter :  
⚈  Si la vente se réalise, l'indemnité est imposée comme un acompte selon le régime de la plus-value (exonération possible pour la résidence principale ou les biens détenus depuis plus de 22 ans).  
⚈  Si la vente ne se fait pas, l'indemnité est un revenu exceptionnel imposable au taux forfaitaire de 30% (taux marginal prélèvements sociaux). 
Seuls les frais d'enregistrement de la promesse sont déductibles. Le fisc se montre donc gourmand sur les indemnités d'immobilisation, à la différence des arrhes ! 
La loi ne fixe pas de durée maximale pour une promesse unilatérale de vente avec indemnité d'immobilisation. C'est aux parties de la déterminer librement selon leur convenance. En pratique, la plupart des promesses courent sur 3 à 6 mois, ce qui laisse le temps à l'acquéreur de sécuriser son plan de financement ou la vente d'un autre bien, sans immobiliser le bien trop longtemps pour le vendeur. 
Au-delà de 6 mois, le vendeur prend le risque d'une baisse du marché immobilier ou de passer à côté d'une meilleure offre. L'acquéreur paiera aussi plus cher son indemnité. Une durée excessive profite rarement aux deux parties !

L'essentiel à retenir sur l'indemnité d'immobilisation 

1. L'indemnité d'immobilisation est une somme versée par l'acquéreur au vendeur en contrepartie d'une promesse unilatérale de vente. Elle permet de réserver le bien pendant une durée limitée. 

2. Son montant représente généralement 5 à 10% du prix de vente. Elle est versée à la signature de la promesse, pour une durée de 3 à 6 mois. 

3. Si l'acquéreur lève l'option, l'indemnité est déduite du prix de vente. S'il y renonce, elle reste acquise au vendeur. La promesse doit être enregistrée pour produire ses effets. 

4. Avant de verser une indemnité, mieux vaut bien connaître le bien et ses contraintes, et prévoir des conditions suspensives. Une simulation bancaire est aussi conseillée. 

5. Contrairement aux arrhes, l'indemnité n'engage que le vendeur. Elle est moins contraignante pour l'acquéreur, mais aussi moins protectrice. Le choix dépend du contexte. 

Alors, prêts à sauter le pas de l'indemnité d'immobilisation ? Comme toujours en immobilier, c'est une question de timing, de confiance et de négociation. Si vous sentez que le bien peut vous échapper, cela peut valoir le coup de mettre la main à la poche. Sinon, rien ne vaut la protection d'un bon compromis ! 

Dans tous les cas, entourez-vous des conseils avisés de votre notaire et de votre agent immobilier Guy Hoquet. Ils sauront vous guider vers la formule la plus adaptée à votre projet et vos contraintes. Avec eux, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour réserver votre coup de cœur en toute sérénité !

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